Un jour un film : Whiplash
Durant le confinement, on vous propose de (re)découvrir des réalisateurs. On poursuit cette semaine avec Céline Sciamma et Damien Chazelle.
Rappel listing : https://piao.fr/2020/04/redecouvrons-des-realisateurs/
Le réalisateur : Damien Chazelle
Féru de jazz et des comédies musicales de Jacques Demy, Damien Chazelle transmet sa passion pour la musique dans tous ses films. En 2014, il adapte son court-métrage Whiplash en version longue : trois Oscars, plusieurs prix au festival de Sundance et de Deauville. C’est le triomphe avec La La Land (2016), comédie musicale avec Emma Stone et Ryan Gosling, qui obtiendra six Oscars dont celui de Meilleure Réalisation et de Meilleur Musique, suivi de First Man : Le Premier Homme sur la Lune en 2018. Son dernier projet en date, The Eddy, est une série produite par Netflix qui se déroule dans un club de jazz parisien. Chazelle filme l’obsession (la performance instrumentale dans Whiplash, un certain jazz dans La La Land, la lune dans First man) comme personne. On sent dans la précision de sa mise en scène et du montage cette attention à tous les détails. Comme un Tarantino, il ne cache pas ses influences et joue même avec, comme un ode au cinéma. Chaque génération a ses réalisateurs. Les années 70 ont eu Martin Scorsese, Francis Ford Coppola et Brian De Palma. Les années 80 avaient John Hughes, Tim Burton et Robert Zemeckis. Les enfants des années 90 ont eu Quentin Tarantino, Anderson (Paul Thomas et Wes) et David Fincher. Chazelle est de cette trempe.
Whiplash
Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence…
Whiplash, puisque c’est de cela dont il s’agit, est tout d’abord un court-métrage, qui possède la plupart des ingrédients qui feront le succès du long-métrage : un montage au diapason, une atmosphère musicale particulière, et une performance d’acteur sidérante. Whiplash a beau avoir une narration assez simple, il impressionne par sa mise-en-scène au cordeau. Toutes les scènes musicales sont d’une intensité rare au cinéma, d’une maîtrise impressionnante pour un réalisateur aussi jeune. Ainsi, quand le film se conclut, sur un long solo de batterie, le spectateur a été agréablement bousculé ; le réalisateur, lui, semble être dans le même état que son protagoniste. Il a en effet donné tout ce qu’il pouvait offrir à son audience, jusqu’à s’en faire saigner les phalanges, pour faire éclater son talent au grand jour. Et c’est non seulement efficace, mais diablement réussi.
Et vous, vous l’avez vu ?
Prochain film : La la land