Un jour un film : Bande de filles
Durant le confinement, on vous propose de (re)découvrir des réalisateurs. On poursuit cette semaine avec Céline Sciamma et Damien Chazelle.
Rappel listing : https://piao.fr/2020/04/redecouvrons-des-realisateurs/
Céline Sciamma
En seulement quatre films, Céline Sciamma, 40 ans, a atteint les cimes du cinéma français, devenant l’une de ses plus éclatantes ambassadrices. Céline Sciamma a d’abord suivi une formation de scénariste à la FEMIS. Outre ses scénarios, qu’elle a tous écrits, on lui doit aussi les trames de Ma Vie de Courgette de Claude Barras (pour lequel elle a reçu le César de la meilleure adaptation) ou de Quand on a 17 ans d’André Téchiné. Sa précision d’écriture s’accompagne d’un incroyable sens de l’épure et de la sobriété. Chez Sciamma, il n’y a jamais de gras, d’emphase, d’émotions sur-appuyées. Tout passe par un sens du cadre minutieux, par une économie de mouvements et de gestes. Ses quatre longs-métrages interrogent profondément et intimement, surtout dans leur manière de figurer la volonté d’émancipation des personnages, leurs rapports au corps et l’irrésistible émergence d’un désir. Car c’est surtout de ça dont il est question : comment nait-on dans le regard d’un autre et comment grandit-on en harmonie avec ses envies, ses souhaits ? En cela, le cinéma de Sciamma brille par une approche socio-psychologique assez imparable.
Bande de filles
Marieme vit ses 16 ans comme une succession d’interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l’impasse de l’école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse. Après «Naissance des pieuvres» et «Tomboy», Céline Sciamma signe un nouveau récit d’émancipation féminine. Ce qui l’intéresse ici, c’est de filmer une féminité en construction. Dans ce milieu, peut-être plus que dans les autres, il faut apprendre à s’affranchir des garçons, à s’affirmer en tant que femme. Derrière leurs combats et leurs duels, les filles sont vulnérables. Personne ne l’avait décrit avec autant de subtilité. « Bande de filles » repose sur une mise en scène léchée qui fait la part belle à l’énergie des corps et du langage. Porté par des moments de grâce, le troisième long métrage de Céline Sciamma s’avère subtil et touchant.
et vous, vous l’avez vu ?
Ler prochain film : WHIPLASH ❤️