Un jour un film : Laurence Anyways
Durant le confinement, on vous propose de (re)découvrir des réalisateurs. On poursuit cette semaine avec Xavier Dolan et Francis Ford Coppola.
Rappel listing : https://piao.fr/2020/04/redecouvrons-des-realisateurs/
Xavier Dolan
Il fait un cinéma d’auteur brillant et sensible, imprégné d’une pop culture d’un réalisateur né en 1989. Ses mises en scène lyriques laissent une grande place au flou, aux ralentis, aux musiques populaires. Les histoires sont toujours affaires de sentiments exacerbés, et de scènes d’affrontements où les corps résistent. Proche d’un Almodovar dans ses thèmes récurrents, certains peuvent le taxer de ressorts trop systématiques et d’un pathos exagéré.
Laurence Anyways
A la fin des années 80, au Québec, Laurence Alia, professeur de lettres, vit avec Fred Belair, réalisatrice. Les deux jeunes gens mènent une vie insousciante et tumultueuse. Leur existence bascule quand un beau jour, Laurence annonce à sa compagne qu’il s’est toujours senti femme et qu’il voudrait changer de sexe. Fred est bouleversée par cette révélation, d’autant que Laurence, toujours amoureux, veut continuer à vivre avec elle. Alors que Laurence amorce sa transformation en s’habillant en femme, la vie du couple s’effrite et les deux jeunes gens se retrouvent confrontés au regard des autres… 2h40, c’est long, mais c’est beau. Le style flamboyant de Dolan, 23 ans à l’époque, fait voltiger le récit de coups de cœur en coups de blues. C’est exacerbé, parfois trop, mais c’est toujours magnifique et interprété avec les tripes. Le film est traversé par la grâce de ses deux acteurs principaux, et par l’énergie d’une mise en scène qui se renouvelle sans cesse. «Laurence Anyways» a la liberté et le bouillonnement des œuvres de jeunesse. Dolan sait tenir une caméra et raconter une histoire d’amour. Après tout, on ne lui en demande pas plus.
et vous , vous avez aimé ?
film de demain : Dracula de Francis Ford Coppola