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Deux salles, deux ambiances et un drame évité.

Hier, Orléans a été le théâtre, sans jeu de mots facile, d’événements marquants à plus d’un titre et préoccupant pour ce qui est le fondement de notre société : le vivre-ensemble. Et quand on regarde ce qu’il s’est passé, ces dernières semaines et la haine envers le directeur de France 3, qui lui vaut désormais des menaces de mort, c’est tout une frange extrémiste qui a fait parler d’elle en quelques jours. Petit rappel des faits.

Si la mairie d’Orléans devait diffuser sur France 3, un documentaire sur Jeanne d’Arc, son directeur, qui avait, de bonne foi, accepté la diffusion de la vidéo de la mairie, faisait machine arrière suite à un article du canard enchaîné qui révélait que Charlotte d’Ornellas, journaliste collaborant à divers journaux d’extrême droite devait en être la voix off. Arrêt sur Image puis Libération, à leur tour, s’emparaient du sujet. On y apprenait alors que sous les menaces de ce que l’on nomme la fachosphère, c’est-à-dire un groupe de personnes proche de l’extrême droite et qui s’épanche sur les réseaux sociaux, le directeur de France 3 pourrait être placé sous protection policière.

Deux salles, deux ambiances et un drame évité. 2
Les manifestants, en soutien aux intermittents, voulaient bouter la réforme de l’assurance chômage hors de France.

Hier, alors que d’un côté de la ville, les intermittents organisaient un rassemblement festif, pour bouter la réforme de l’assurance chômage hors de France manifestation qui rassemblait environ 150 personnes, une cinquantaine d’autres personnes, appelaient, eux, à célébrer Jeanne d’Arc, Place du Martroi.

On y voyait alors une faune bigarrée et pour le moins colorée. D’abord, trois femmes, qui, à genoux, priait Sainte Jeanne, dans ce qui s’apparente donc, à des prières de rue qui rappelons-le sont  « comme tous les cortèges […] régis par le décret-loi du 23 octobre 1935 aujourd’hui codifié à l’article L 211-1 du Code de la sécurité intérieure. A ce titre, une prière collective sur la voie publique suppose, comme pour toute manifestation publique le dépôt d’une déclaration préalable ». Ce n’était pas l’objet du rassemblement d’hier qui se voulait, à grand coups de cor de chasse et de chants, un hommage à Jeanne d’Arc…
Mais, au passage de la manifestation des intermittents, qui tournaient de rue Royale vers la Rue Jeanne d’Arc, certains membres du rassemblement de la Place du Martroi se demandaient « On fait quoi ? Y a l’ennemi là », phrases terribles quand on connait les événements qui auront lieu dans la nuit.

Lors de ce rassemblement, un homme porteur d’une croix gammée tatouée sur le bras a été arrêté par la police, en toute fin de l’événement. Des policiers qui, alertés, ont longtemps tergiversé devant une situation peu commune et qui nécessitait des conseils des supérieurs et du service régional de renseignement territorial. L’interpellation avait lieu plutôt dans le calme.

Le soir même « Vers 1h du matin en effet un groupe de 5 a 6 individus a fait irruption par effraction dans le théâtre. Ils ont poursuivi leur sinistre projet en agressant tout de suite le vigile du théâtre à coups de poing avant de le maîtriser au sol … Les autres se sont aventurés dans le théâtre avant d’être raccompagnés le plus calmement possible vers la sortie. Une altercation a alors éclaté et une volée de coups s’est abattue sur le groupe d’occupant.e.s mais face à notre nombre et notre détermination à ne pas se laisser intimider et violenter, les individus ont pris la fuite. Le bilan, sans être préoccupant, nous semble déjà beaucoup trop lourd : 3 occupant.e.s du théâtre aux urgences avec des hématomes, des points de suture, et le vigile blessé et choqué comme nous tout.e.s » selon le communiqué du CUIP 45. Des intermittents qui, précisaient que « si l’agression n’a pas été encore revendiquée, les méthodes ne font aucun doute pour nous. Cette attaque est inadmissible, nous la condamnons avec fermeté, et appelons à la résistance de toutes et tous face à ces méthodes fascisantes ». Des autocollants de l’Action française, organisateur de la tentative de coup d’état du 6 février 1934 et qui se réclame d’un soutien à la Maison d’Orléans, ont d’ailleurs été retrouvés collés non loin du théâtre, ce que pointent les intermittents.

Un rassemblement est prévu cette semaine, en soutien au coup de force contre l’occupation du théâtre qui a fait rappelons-le trois blessés.

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