Une femme et deux enfants, un emploi, une maison dans un lotissement où s’organisent des barbecues « sympas comme tout » et des amis qui vous emmènent faire du paddle à Biarritz… Axel pourrait être heureux, mais fait le constat, à quarante-six ans, que rien ne ressemble jamais à ce qu’on avait espéré. Quand il reçoit un courrier suspect de l’Assurance maladie, le désenchantement tourne à l’angoisse. Et s’il était temps pour lui de tout quitter ? De vivre enfin dans une comédie musicale de Broadway ?
Fabrice Caro nous raconte dans ce roman des séquences de vie apparemment ordinaires, les tracas d’un bon père de famille mais aussi ses rêves échappés de Buenos Aires.
Axel se débat comme il peut dans sa vie, avec ses moyens, ramant parfois, se laissant vite submerger par les détails, s’interrogeant souvent, remettant tout en question. Il tisse autour de scènes de vies quotidiennes, toutes aussi absurdes, jouissives que délirantes.
« Rien ne ressemble jamais à ce qu’on avait espéré, rien ne se passe jamais comme on l’avait prévu, le résultat est toujours à des années-lumière de ce qu’on avait projeté, nous sommes tous dans une comédie musicale de spectacle de fin d’année, dans un Broadway un peu raté, un peu bancal, on se rêvait brillants, scintillants, emportés, et on se roule les uns sur les autres, et nos coudes dans nos bouches et nos cuisses entremêlées et nos diadèmes qui tombent sur nos yeux, et on s’extrait de nos corps, on se regarde, impuissants et résignés, et on se dit : « c’est donc ça la vérité ». Tout est foireux par essence, mais on continue de se persuader qu’atteindre son but est la règle et non l’exception. »
Aussi comique que tragique, drôle que mélancolique, farfelu qu’intelligent, ce roman constitué de courts chapitres, tisse le canevas d’un presque cinquantenaire déboussolé et dépassé.
Mais qu’est ce qu’on rit et ça fait vraiment du bien !
Et vous, avez vous lu ce livre ?
Paru chez Gallimard, 208 pages, 18 euros