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L’album hommage des fils pour leur père Serge Ceccaldi

Le 14 février 2021 devait être un jour spécial. Ce genre de jour où un rendez-vous prévu vous fait sourire à votre réveil, par exemple. Un rendez-vous, ou un concert, oh oui un concert. Certains penseront à la Saint Valentin, oui c’est vrai, pour certains couples ce jour est un peu plus pétillant. Que ce soit pour célébrer l’amour à votre amoureux(se), à votre chihuahua, à vos enfants, à votre cactus, à votre vélo… peu importe, si une date établie vous aide à ouvrir les yeux ce jour-ci sur votre bonheur et à le consommer un peu plus, alors pourquoi pas ! Ça se prend.
J’évoquais un concert donc, et pas le moindre. Hier on aurait kiffé, on se serait enjaillé. Que vous soyez amateurs de jazz ou non, on vous aurait dit de venir, vous auriez suivi et là le charme aurait opéré. L’énergie vous aurait happée, consumée. Et en plus, c’est du bon, du très bon que vous auriez pris en pleine face, respiré à plein poumons, écouté à oreilles déployées. Soit vous étiez conscients que c’est la crème de jazz français que vous en aviez en face de vous, soit vous ne le saviez pas encore mais vous auriez vite compris.
« Constantine » est un album magnifique. Il y a du génie derrière ce travail, on le sait, on est pas surpris. De beaux invités, et aussi une belle histoire : le puissant hommage de deux fils à leur père. On vous raconte et après vous branchez votre casque, on vous laisse savourer.

La famille Ceccaldi

Dans la Famille Ceccaldi je prends le père Serge, ou bien Théo l’ainé, ou encore Valentin qui précède Léa la petite dernière. Et bien sûr derrière ce beau tableau il y a aussi une maman, Valérie.
Une famille hors du commun, aux destins lumineux. A talents ! Valentin, c’est le genre de personne qui gamin va au concert de M comme vous et moi, et se retrouve à jouer sur scène et à envoyer du lourrrrd ! Fou hein ? Ce qui est sympa dans cette histoire c’est que récemment il a travaillé avec le batteur Cyril Atef, présent ce jour là au Zénith d’Orléans. Une histoire de destin je vous dis ! Théo, c’est le 2ème prodige. Des rencontres, des influences, font de lui un mort de faim de liberté, qui pousse son instrument dans ses retranchements, qui nous offre du nouveau, qui bouscule le jazz français. Et il est bien entouré l’orléanais… de tout ça naitra de magnifiques projets et collaborations. Le Papa, c’est un passionné, musicien aussi, chanteur, compositeur. Animé par le désir de transmettre, il fonde son école qu’on ne présente plus sur Orléans « Musique et Equilibre » situé au 108 rue de Bourgogne.

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Théo a repartagé sur ses réseaux récemment une photo qui immortalise ce moment fou !

Serge Ceccaldi, au commencement

MUSIQUE ET EQUILIBRE
Serge Ceccaldi arrive à la musique à 16 ans, en autodidacte. La guitare tout d’abord, dans la rue, dans les bars avec les potes orléanais. Il trouve ensuite un violon aux puces et commence à se pencher sur son nouvel instrument, aussi en autodidacte. A son premier cours le prof lui apprendra que c’est un violon d’enfant 🙂 Il a 19 ans et joue à cette époque dans les bals folk. Objecteur de conscience, il effectue un service civique où il anime l’atelier « Musique et Équilibre » auprès de personnes en situation de handicap à Fleury-les-aubrais. Ce sera le préambule à la création de son école ! L’envie de proposer de la formation aux personnes à parcours atypique, qui n’ont pas leur place au conservatoire le séduit et le pousse dans la création de « Musique & Equilibre ». Les cours sont prodigués par des musiciens orléanais, habitués de la scène, et qui la font vivre. Les influences se diversifient autour des musiques actuelles, du jazz. Ce sera le début d’une belle émulation, une énergie collective autour d’instruments « différents » (cornemuse, accordéon, guitare électrique…), dits à la marge. Faire vivre cette école sera le combat de sa vie , faire vivre les pratiques de musique collective, faire vivre la tradition orale.

LA COMPOSITION
En parallèle il est musicien et compositeur. Une de ses grandes aventures de compositeur sera de composer les spectacles de la compagnie de Gilles PAJON, metteur en scène, chef d’orchestre du festival d’Ardon.

Les frangins et M&E

Théo et Valentin commencent leur formation musicale à M&E, à travers des petits ateliers musicaux dès 2 ans. La batterie, à 5 ans, est leur premier instrument, puis le violon pour Théo et le violoncelle pour Valentin. Les deux jeunes garçons qui se dirigent ensuite vers le Conservatoire à 6-7 ans, restent liés à la structure via les spectacles organisés, et ensuite L’atelier Jazz qu’ils rejoignent l’un après l’autre. « C’était une pratique différente du conservatoire, il était question de musiques actuelles, de jazz. Ce sont nos débuts dans la composition aussi. C’était très complémentaire » nous dit Théo. Les 1ers groupe ne tardent pas à naitre comme « Walabix », avec des rencontres : Adrien Chennebault via l’Atelier jazz, Gabriel Lemaire et Quentin Biardeau au Conservatoire ou lycée. En somme, une constellation de musiciens et de copains qui s’enrichira au fur et à mesure des années ! Roberto Negro, Guillaume Aknine (qui forme aujourd’hui le trio Ceccaldi avec Théo et Valentin) quant à eux, seront des rencontres parisiennes qui suivront leur installation à Paris. Elles en précéderont beaucoup d’autres …
M&E a facilité les rencontres, les échanges. Les stages organisés d’improvisation libre, représentent alors une riche nouveauté et font grandir eux aussi ce maillon d’artiste, qui formera le futur Tricollectif quelques années plus tard.
Lieu de répétitions, les 1er événements de rencontres improvisées ont lieu là bas avec leur collectif de l’époque  » les bâtisseurs de ponts ». Aujourd’hui, tous restent liés à cette association, certains y ont donné et donnent encore actuellement des cours. « M&E nous a ouvert sur d’autres musiques non abordées au conservatoire et nous a permis de rencontrer des musiciens avec lesquels on entretien encore aujourd’hui des rapports musicaux et d’amitiés : un lieu très important qui aura influencé grandement nos pratiques actuelles ! » enchérit Théo.

Constantine : un album hommage

L’idée d’un album était présente chez Théo depuis longtemps. Les musiques de leur père n’avaient jamais été enregistrées, pour certaines jamais jouées en live … Ce serait donc un beau cadeau que de faire naitre ses morceaux avec leur bagage actuel, leur histoire familial.
Dans cet album il est question de passage, de transmission. La pochette réalisée par Jean Mallard, haute en couleur, évoque magnifiquement cela à travers le pont de Constantine, ville de naissance de Serge Ceccaldi. Un pont pour illustrer la transmission reçue du père et pour les 2 fils c’est aussi ce qu’ils essaient de créer au quotidien. Du lien entre pleins les musiciens, entre différents style de musique. Du partage.
Une histoire familiale forte, très présente mais pourtant peu évoquée. Racines et déracinement, ses joies et ses difficultés. Ils choisissent de regrouper les musiques qui raisonnent particulièrement en eux, leurs plus belles madeleines de Proust. Les chansons doivent tourner autour de ce sujet, et pour ce faire, c’est la plume de Robin Mercier (orléanais membre du Tricot lui aussi) qui a été sollicitée.

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Album Constantine, Jean Mallard


« L’album devait se faire avec tout le Tricollectif, c’était une évidence. » Dès le début du projet il est question de construire le disque avec ceux qui les connaissent le mieux, le noyau dur du Tricot. L’envie d’inviter quelques invités pour les morceaux naitra ensuite. Dès le début, Quentin Biardeau, saxophoniste orléanais a été impliqué dans le maquettage, l’arrangement. Il a tout de suite répondu présent et c’est chez lui que se sont dessinées les 1ères ébauches de l’album sur ordinateur. « Théo et Valentin sont venus me voir en novembre 2019 avec des centaines de partitions empruntées aux archives de leur père Serge. Dans un premier temps ils ont tous les deux sélectionnés les pièces qui leur rappelaient les meilleurs souvenirs musicaux de leur père. A partir de cette sélection, j’ai commencé à travailler avec eux sur les arrangements (…) j’étais là pour leur permettre d’avoir, en quelques jours, une vision d’ensemble sur le disque. Le temps effectif de studio avec tous les interprètes était très court derrière, ce travail a permis à chaque musicien de rapidement connaître son rôle dans les morceaux et d’enregistrer avec une bande sonore déjà existante » précise Quentin.
On retrouve de très beaux invités sur l’album ! Emile Parisien, Leila Martial, Michel Portal, Airelle Besson… des beaux noms du jazz, qui n’ont pas hésité à rejoindre le mouvement autour du cadeau des deux fils Ceccaldi pour les 60 ans de Serge. « Depuis ma rencontre avec Valentin et Théo, je ne peux pas compter le nombre de jours passé chez Serge et Valérie à répéter, jouer, manger et faire la fête. Pour moi c’était logique, après tout ce temps passé au sein du clan, de participer à un cadeau comme celui là. J’ai beaucoup aimé mettre une telle énergie dans une action qui n’avait à la base pas d’autre but que d’être un cadeau d’anniversaire. Si par la suite le projet s’est développé au point de devenir un live, partir en tournée c’est vraiment du bonus et je le prends comme tel car pour moi l’essentiel repose sur l’intention initiale, à savoir, faire entendre à Serge sa musique comme il ne l’avait jamais imaginé « complète Quentin biardeau.

« Mon morceau préféré ? « Le retour des perdrix » avec Yom. il me touche beaucoup. Il est lié à un spectacle appelé « Tzigane », un des morceaux que j’ai le plus entendu de mon père. Il parle des gens du voyage. Serge a ensuite repris ce chant avec son groupe vocal à M&E, c’est très émouvant pour moi »

Théo Ceccaldi

La grande fête n’aura pas lieu

C’est en toute intimité, dans la maison familiale à Ingrannes, que Théo et Valentin ont offert le cadeau à leur père. « On s’est pointés à la maison, le jour de son anniversaire, il ne s’y attendait pas. On avait fait presser pour l’occasion un exemplaire vinyle de l’album pour lui offrir. Ça a été un moment super émouvant, maman a lu le message que j’avais écrit dedans à leur intention, et on s’est installé dans le salon pour l’écouter, d’une traite et dans un silence religieux… et riche de souvenirs » raconte Théo. Cet album c’est un tas de souvenirs ! Des anecdotes incroyables. Comme ces années au festival d’Ardon où ils allaient en répétition, participaient aux spectacles en tant que musiciens ou comédiens… l’ambiance, les boeufs organisés et enflammés, du partage.

La grande 1ère en live devait avoir lieu à Nanterre le 6 février avec tous les invités de l’album présents. Pour Orléans, le concert aurait eu lieu hier, dimanche 14 février, à la scène nationale d’Orléans. Il aurait eu un goût délicieux, les copains auraient été présents, l’entourage de Serge aussi. Quelle aurait été belle cette fête ! Côté invités, on aurait eu le plaisir d’entendre Emile Parisien, Leila Martial, Yom, Fantasio et Abdullah Miniaw. Il ne nous reste qu’à espérer un report, pour pouvoir entendre en live ce magnifique album !
C’est donc un très très beau cadeau qu’ont laissé les deux frères à leur père, Serge, mais également à nous par ce joyau.
Serge Ceccaldi, a transmis les clés de son école « Musique et Equilibre » en juillet dernier à Aude PRIEUR , directrice adjointe à Musique et Equilibre depuis trois ans. Il garde la direction du groupe vocal de M&E se penche sur de nouveaux projets d’écriture et de composition.
Merci monsieur pour votre passion et votre soif de transmission !



Voici le magnifique clip de Yom :

L’album :

https://www.instagram.com/theoceccaldi/?hl=fr
https://www.instagram.com/valentin_ceccaldi/?hl=fr

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Aurélie

Expatriée Orléanaise engagée dans la promotion du dynamisme culturel , sportif and co de cette chère ville ... Car quelques fois il suffit d'ouvrir un peu ses oreilles et ses yeux pour faire des infidélités agréables à son canapé :) - Accessoirement kiné débordée et débordante , addict -

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