Un jour un film : Apocalypse Now
Durant le confinement, on vous propose de (re)découvrir des réalisateurs. On poursuit cette semaine avec Xavier Dolan et Francis Ford Coppola.
Rappel listing : https://piao.fr/2020/04/redecouvrons-des-realisateurs/
Francis ford Coppola
De toute la génération qui a donné naissance au « nouveau cinéma américain » des années 1970, Francis Ford Coppola est celui dont les ambitions artistiques ont été les plus hautes, et les plus démesurées. Dans la première partie de sa carrière, il réalise des films à grand spectacle très coûteux. Il passe alors du film de gangsters épique et tragique (la trilogie du Parrain, Cotton Club) à une forme de trip mystique et baroque (Apocalypse Now). Apocalypse Now témoigne justement d’un style grandiloquent, caractéristique de la première époque Coppola : expérimentations sonores, montage sophistiqué, surimpressions, bande originale saturée, décors et éclairages stylisés, effets fantastiques (vapeurs enveloppantes, brumes colorées…).Dans une deuxième période assez récente, le réalisateur réduit peu à peu les dépenses de ses films, et donc leur grande ambition même s’il n’abandonne pas certaines recherches plastiques (mélange du noir et blanc et de la couleur, incrustations numériques…).
Apocalypse Now
Pendant la guerre du Viêt Nam, les services secrets militaires américains confient au capitaine Willard la mission de retrouver et d’exécuter le colonel Kurtz dont les méthodes sont jugées « malsaines ». Celui-ci, établi au-delà de la frontière avec le Cambodge, a pris la tête d’un groupe d’indigènes et mène des opérations contre l’ennemi avec une sauvagerie terrifiante. « J’aime l’odeur du napalm au petit matin … » Sorti en 1979 après un tournage épique, le film fou de Coppola est un chef-d’oeuvre absolu. Entre les crises du réalisateur, les caprices des acteurs, les maladies tropicales et la drogue, rien ne prédestinait ce film au succès qui l’accueillit. Une histoire de film maudit, qui pourtant en 1979 rafle la Palme d’or à Cannes, deux Oscars et le César du meilleur film étranger. Car dans sa démesure, Coppola n’a pas oublié de réaliser un film d’auteur, un voyage initiatique fascinant au cœur des ténèbres. le réalisateur nous livre à travers son film une sévère critique de la guerre du Vietnam et de l’engagement américain. Apocalypse Now reflète bien ce manque de conviction en mettant en scène des soldats désœuvrés, qui ne savent même pas pourquoi ils se battent. Plus qu’un épisode supplémentaire sur le Vietnam, Apocalypse now est une lente dérive vers la folie à l’esthétisme flamboyant. « Après Apocalypse now, j’ai réalisé que je ne serais plus jamais un jeune réalisateur », dira-t-il plus tard. Un nouveau montage, du film est sorti en 2001 sous le titre Apocalypse Now Redux puis un nouveau remontage dit Final Cut en 2019
Et vous, vous l’avez vu ?
Prochain film : Le Parrain