Orléans a du talent : portrait de Christel Royer, le judo dans la peau
Native d’Artenay, Christel, du haut de ses 7 ans, choisit de ne pas intégrer le traditionnel club de foot ou de danse mais opte plutôt pour celui de Judo car il est mixte et qu’elle y rejoint beaucoup de ses amis. Elle y restera jusqu’à la ceinture marron et vivra ses premières émotions lors des compétitions au niveau national et même un podium au championnat de France. C’est au travers de stages avec les filles de l’équipe de France, notamment Céline Géraud (aujourd’hui journaliste et présentatrice, sportive) puis en poursuivant les études pour être comptable qu’elle découvrira celui d’Orléans : l’USO Judo.
Elle commence avec un quart temps !
En 1987, A l’issue de ces études, Christel a l’opportunité de renter dans une banque mais parallèlement, elle apprend que le club d’Orléans cherche une employée de bureau en quart temps. Au grand damne de ses parents, Christel, elle, postule à ce poste car l’USO représente déjà beaucoup pour elle de par son très haut niveau et ses champions. Petit à petit, elle passe sa ceinture noire tout en développant le côté administratif du club, gravit tous les échelons : prend en charge l’organisation des coupes d’Europe, occupe le poste de trésorière, et s’implique à l’école de formation professionnelle et sportive depuis sa création en 1989.
A l’arrivée dans le nouveau Dojo Jean-Claude Rousseau en 2001, Christel devient directrice de l’école puis, en 2009, le club lui confie les rênes de la présidence qu’elle prend comme un honneur et non sans une certaine appréhension du fait des difficultés financières d’alors mais surtout du prestigieux héritage lié à son palmarès. En 2016, elle intègre le Comité Directeur de la Fédération Française de Judo.
L’USO judo jujitsu, le meilleur club français titré toutes disciplines confondues !
Le palmarès est impressionnant : plus de 100 médailles en championnat de France individuel, 11 fois champion d’Europe par équipe (5 fois chez les garçons et 6 fois chez les filles), 53 médailles mondiales, 35 titres de champions d’Europe individuels, 11 médailles olympiques dont une en paralympique. On y compte 650 licenciés dont 150 ceintures noires, le plus grand nombre de haut-gradés sportifs dans un même club en France.
L’école de formation professionnelle et sportive (E.F.P.S.), une pépinière de champions
Nombre d’élèves issus de l’école ont fait une brillante carrière : par exemple Céline Lebrun, vice-championne olympique et championne du monde, est passée par l’école de formation professionnelle. A l’issue de sa classe de 3eme, Céline n’était pas acceptée dans la traditionnelle filière sport-études. Elle postule face à un comité de sélection et est retenue du fait de sa motivation et de son projet de concilier à la fois le sport et les études. Céline préparera un bac, et durant son année de terminal, elle sera sélectionnée au tournoi de Paris qu’elle a emportera haut la main. Ce sera le début de sa carrière en équipe de France !
L’école initialement tournée exclusivement vers les judokas, compte aujourd’hui un effectif de 30 élèves provenant aussi d’autres disciplines : des jeunes basketteurs de l’OLB, des footballeurs de l’USO foot, des cyclistes, des handballeuses de Fleury. Mélissa Agathe, qui joue aujourd’hui à l’OGC Nice, passera par cette filière. Le palmarès des résultats est aussi à la hauteur puisque 95% de ses élèves réussissent leurs examens. A l’issue de l’obtention du BAC, ces jeunes peuvent poursuivre leur cursus d’athlètes de Haut-Niveau (INSEP …) ou se diriger vers des formations aux métiers du sport… !
Dans quelques semaines, Christel passera le flambeau de la présidence, quel est son bilan ?
Durant son mandat, elle aura dirigé comme elle le dit « dans une certaine continuité, tout en m’inspirant de mes prédécesseurs ». Son apport ce sera l’ouverture au handicap avec affiliation à la fédération handisport et sport adapté qui compte aujourd’hui 70 membres, l’organisation d’une journée de sport exclusivement dédiée aux personnes en situation de handicap regroupant 200 sportifs et l’EFPS avec des jeunes qui participent en tant qu’arbitres ou commissaires sportifs.
« Ma satisfaction au bout de cette journée d’équité social, c’est de voir que les barrières sont tombées même si le handicap chez les jeunes, ça peut faire peur »
Christel aura veillé à maintenir le haut niveau, « même si l’USO n’a pas eu besoin de moi pour prouver ce dont le club était capable », en permettant aux jeunes de continuer d’y accéder. Elle développera le sport de proximité grâce à l’ouverture de salles dans les quartiers et en donnant l’accès au judo/jujitsu à tous par le biais d’aides financières, par exemple au travers des restos du cœur
« Quand j’ai pris la présidence du club, on dénombrait 4 dojos, aujourd’hui on en compte 8, les dernières salles étant située à l’Argonne (l’Argonaute) et à Fleury-les-Aubrais. »
La facette innovation du club avec « Les seigneurs des jeux » et « le retour des samouraïs » pour gagner en visibilité
Par le passé, le club était connu des orléanais du fait des coupes d’Europe de judo par équipe, mais de nos jours il y a moins de visibilité même si nos sportifs de haut-niveau sont sur les plus hautes marches des podiums internationaux.
L’USO Judo jujitsu a donc développé ces spectacles « les seigneurs de jeux » pour le judo et « le retour de samouraïs » consacré au jujitsu afin que les orléanais puissent voir leurs propres athlètes. La première édition a eu lieu en 2013 au Zénith avec le parrain d’exception Teddy Riner, une présentation assurée par Alexandre Devoise, un spectacle et des combats de très très grande qualité puisqu’ils sont de niveau olympique !
Rendez-vous en janvier
Le Dimanche 19 janvier prochain à 18h au Zénith d’Orléans, aura lieu la prochaine édition présentée par Sandrine Alexis et Nelson Montfort, sous le double parrainage du champion olympique et ex-entraineur de l’équipe de France Marc Alexandre et de la championne Olympique Emilie Andéol. Outre le spectacle son et lumière, les combats, on y rallumera la aussi flamme Olympique.
« Ces spectacles s’inscrivent dans la facette innovation du club car dans le judo et le jujitsu on est très attaché aux traditions, à la culture, au code moral, ce qui n’est pas antagoniste avec la modernité »
Cette réussite dans la réalisation du projet du club sur les 4 axes évoqués (la formation, la performance, l’équité sociale et l’innovation) résulte du travail sérieux et de l’implication des acteurs de tous les secteurs du club salariés mais également des bénévoles : pédagogique , sportif, administratif, animation et communication.
Quels sont les souhaits de Christel pour l’avenir du sport de haut-niveau dans la Métropole ?
« Je pense que la mission des collectivités territoriales c’est d’aider les grands clubs qui s’inscrivent sur un modèle professionnel, la Métropole en a d’ailleurs identifiée quatre auxquels elle apporte son aide. Au-delà de cet aspect, elle peut aussi jouer le rôle de facilitateur pour maintenir et/ou trouver des partenaires financiers.
Mais cela ne doit pas se faire non plus au détriment des plus petits clubs (des clubs amateurs…) car ils participent à l’épanouissement sur les plans sportif et culturel, à l’éducation de nos jeunes ainsi qu’à la sérénité dans nos quartiers. Par exemple, je pense que la mise à disposition d’un pôle de ressources communes à tous ces clubs serait une bonne chose, car les bénévoles sont aujourd’hui en détresse et ont besoin de soutien aussi bien sur le plan du conseil que pour les aspects juridiques. »
Christel Royer cédera sa place de présidente de l’USO judo à l’issue de ce spectacle.Nous lui souhaitons une pleine réussite dans ses nouveaux projets.