Sportsculture

Le Roller Derby : bien plus qu’un sport !

Ce week-end, pendant que l’espace de quatre-vingt-dix minutes, sur un pré vert où évoluent des multimillionnaires, quelques uns, dans un rainbow washing affligeant, cherchaient à nous faire croire que la lutte contre l’homophobie passait par une journée où certains participants pouvaient refuser le drapeau de l’égalité, que dans les tribunes testostéronées résonnaient des insultes homophobes, d’autres plus près de nous, nous montraient ce que se devrait d’être notre société. Un lieu où quand le respect te colle à la peau, tu deviens l’espace d’un moment le membre d’une communauté ouverte, belle, généreuse. Car oui le Roller Derby c’est cela : l’avant garde du beau, les précurseurs du futur.

Le Roller Derby : bien plus qu'un sport ! 1

Au moment de pénétrer dans le Gymnase du Beauvoir, le ton est donné. Dehors, à peine arrivé, on croise des inconnu-e-s, paillettes aux joues, déguisement de fêtes. Les premiers mots échangés sont humoristiques. Rien n’est sérieux mais tout l’est. L’accueil est chaleureux, comme si on était reçu chez des amis. A l’intérieur on sent la tension qui monte. Les Simones sont là, le premier match de cette seconde journée du Championnat Elite peut commencer.

Mais avant de démarrer, il faut rappeler ce qu’est le Roller Derby et ce que véhiculent les Simones, joueuses de l’Orléans Roller Derby. Apparu en France, en 2009, du côté de la Gironde et de la terre aux vignobles réputés, j’ai nommé Bordeaux, le Roller Derby est un sport, un vrai, fait de contacts et de cardio, de ruses et de stratégies. En 2011, il arrive à Orléans, issu de la rencontre, sur les réseaux sociaux, de trois filles aux profils différents. Les Simones étaient né-e-s. Simone fait alors son chemin, gravit les échelons, de la Nationale 2 à la Nationale 1 pour toucher le graal en 2022 avec l’accession en Elite et une septième place au niveau français.

Et puis durant tout ce temps, un seul leitmotiv, un seul but, placer l’altérité, l’égalité, l’ouverture comme fer de lance de la pratique. Il faudrait un catalogue pour écrire tout ce que Simone prône. Iel le rappelle sans cesse :  » Le sport a un rôle clé à jouer sur les questions de santé, d’économie et d’inclusion sociale. Une réelle prise de conscience de l’impact du sport sur les questions environnementales est à l’œuvre dans notre société. Comme tous autres secteurs, le sport n’échappe pas à l’impérieuse nécessité d’améliorer ses performances environnementales et d’être garant du développement humain dans des conditions dignes« . Alors ça passe autant par une volonté d’égalité et de lutte contre les discriminations, l’accès à toustes aux rencontres, un accueil et une accessibilité permettant de venir comme l’on est, le soutien à des causes solidaires, une limitation de l’impact économique et social, favoriser les déplacements à faible impact environnemental, favoriser le local, éviter le gaspillage alimentaire, sensibiliser à l’écoresponsabilité et au zéro déchet…

Le Roller Derby : bien plus qu'un sport ! 2

Le Roller Derby c’est au delà d’un sport : c’est une famille, un art de vivre.

Et pour les Simones le maintien en Elite ça passait par une victoire samedi. Et pour savoir comment on gagne, laisse nous vous narrer les principes de ce sport. D’abord, et c’est important, au Roller Derby, il n’ y a pas de balle. Tout se passe sur des quads, les patins à quatre roues et sur un anneau ovale – le track – de 30m sur 16 que l’on trace avec de la corde ou du scotch. Alors ne vous étonnez pas si vous voyez des personnes passer avec du scotch en main ou prédécoupé et collé sur leur pantalon, prêts à venir « réparer » le track, c’est normal, ça fait partie de la pratique. Sur ce track on place 5 joueuses par équipe. L’une sera la jammeuse (l’attaquante) et les autres seront les bloqueuses (les défenseuses) et ce dans chacun des camps. Au coup de sifflet, tout le monde s’élance autour du track. le but pour la jammeuse est de se sortir du pack et de prendre un tour aux adversaires. A chaque fois que cela se passe, son équipe marque un point par adversaire dépassées. Pour éviter de prendre des points, les bloqueuses usent de leur corps pour faciliter le passage leur jammeuse et empêcher celle adverse de passer. Il y a donc en simultannée des phases d’attaque et de défense. Mais attention ! On peut bloquer des épaules, des hanches et des fesses et c’est tout. Si on fait autrement, l’un des 18 arbitres présents peut vous envoyer en prison. Iels sont sept en pâtin et onze qutour du terrain, chargé-e-s que tout se passe bien.

Le Roller Derby : bien plus qu'un sport ! 3

Résultat pour les Simones : une défaite samedi et une victoire dimanche, ce qui les envoie en playdown, en juin. Il suffira d’une victoire pour se maintenir ! Go Simone, on est derrière toi !

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page