Interview de Germain Aguesse pour le documentaire « 39-45 elles n’ont rien oublié »

Robin et Germain Aguesse ont présenté mardi soir au Cinéma les Carmes leur nouveau documentaire retraçant le parcours de quatre femmes durant la seconde guerre mondiale.

SYNOPSIS
« 39-45, elles n’ont rien oublié » retrace le parcours de quatre françaises durant la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, âgées de 90 ans et plus, elles nous racontent avec force détails et une incroyable dignité comment elles ont survécu de 1939 jusqu’à la libération et nous livrent des témoignages intimes où leurs propres histoires se mêlent à la grande. Quatre destins de femmes (résistante, rescapée des camps de Ravensbrück et de Bergen-Belsen, fille de conservateurs de Musées, fille de soldat) qui ont traversé la guerre avec courage et abnégation. Toutes fermement résolues à survivre pour que leurs mémoires ne s’effacent jamais.
Bonjour Germain, Pouvez-vous vous présenter et décrire votre parcours cinématographique.
Nous sommes deux frères réalisateurs, Germain et Robin Aguesse et travaillons ensemble depuis 5 ans. « 39-45 : elles n’ont rien oublié » est notre premier long-métrage et premier documentaire. Avant cela, nous avions réalisé deux court-métrages : « Le dernier Vermouth » et « ARCA » primés dans plusieurs festivals.Originaires de Lille, nous avons été très heureux de pouvoir présenter notre documentaire au cinéma Les Carmes d’Orléans, devant une partie de notre famille.
Comment est née l’idée de consacrer un documentaire à ces femmes durant la seconde guerre mondiale et pourquoi ?
L’idée de ce documentaire est née de la parole de notre grand-mère paternelle qui nous racontait souvent, lorsque nous nous rendions dans sa maison natale à Saint Jean de la Ruelle, des souvenirs de son enfance. Nous avons alors eu envie de lui demander de nous raconter sa jeunesse, principalement durant la période de la seconde guerre mondiale qu’elle a traversée avec ses parents et ses 13 frères et sœurs. Passionnés d’Histoire, nous avons toujours eu un intérêt très fort pour cette période et lorsque nous nous sommes lancés dans ce projet, nous avons souhaité nous consacrer à la vie de quatre femmes pour leur rendre hommage, les remercier pour leur dévouement et les mettre en lumière, là où sur cette période, la parole est le plus souvent donnée aux hommes.
Combien de temps a duré le tournage et était-ce difficile de recueillir les témoignages ?
La réalisation de ce projet s’est étalée sur près d’un an et demi entre la captation du premier témoignage, celui de notre grand-mère donc, jusqu’au dernier plan d’illustration du film, tourné au musée de l’ordre de la Libération, à Paris. Les enregistrements des témoignages ont été de grands moments d’émotion pour nous. Nous sommes extrêmement reconnaissants envers ces femmes qui nous ont fait confiance, se sont livrées à nous sans détour et nous ont raconté leurs secrets pour qu’ils ne soient jamais oubliés.
Comment vous êtes-vous procuré les images d’archives ?
La plupart des images d’archives qui composent le film sont inédites ! Notre grand-mère nous a confié que son beau-frère, Roger Foucault, était cinéaste amateur et avait filmé, entre autres, la libération d’Orléans et le passage des Américains à Saint Jean de la Ruelle et avait participé, avec un collectif d’opérateurs, à la libération de Paris. La découverte de ces images a été un moment très fort pour nous et nous avons alors entrepris de les numériser puis de les coloriser, afin de les intégrer au film.
Votre famille était présente à l’Avant-Première. Quelles ont été leurs réactions ?
Notre famille a été très touchée par notre film et c’est probablement notre plus grande fierté. Le point de départ de ce projet était de rendre hommage à notre grand-mère et il semblerait que notre objectif ait été atteint ! C’est amusant de repenser qu’au tout départ, lorsque nous avons proposé à notre grand-mère de nous confier ses souvenirs de jeunesse, elle nous avait répondu qu’elle n’avait « pas grand chose à raconter »… Finalement, il y a près de deux heures d’entretien !
Votre prochain projet ?
D’abord, nous continuons une « tournée » de projection de notre documentaire dans toute la France avant d’envisager, on l’espère, une sortie nationale. Ces projections sont très importantes pour nous et l’accueil réservé au film est très encourageant pour la suite. Pour notre prochain projet, nous souhaitons rester dans le thème de la seconde guerre mondiale mais en l’abordant cette fois-ci par le prisme de la comédie, comme ont pu le faire La grande Vadrouille ou La traversée de Paris. Nous allons d’abord « tester » notre idée de fiction avec un court-métrage avant de s’attaquer au long !

