Nous avons visité le CERCIL, Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv, centre d’histoire et de mémoire à Orléans. Son exposition permanente retrace l’histoire des camps d’internement dans le Loiret pendant la Seconde Guerre mondiale. Un Mémorial est dédié aux milliers d’enfants qui y furent détenus. Visite.
C’EST DEMAIN QUE NOUS PARTONS…
Dans le cadre de la 80ème commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv (16 et 17 juillet 1942), le CERCIL présente jusqu’au 29 janvier 2023, une sélection de lettres d’internés des camps de Drancy et du Loiret, dans son exposition temporaire « C’est demain que nous partons. » Lettres d’internés, du Vel d’Hiv à Auschwitz.
Trésors des familles, ces lettres sont le témoignage bouleversant de l’humanité derrière les noms et les nombres. Écrites au Vel d’Hiv, à Drancy, dans le Loiret, à Pithiviers ou Beaune-la-Rolande, ces lettres font résonner, 80 ans plus tard, les voix de leurs auteurs dans les lieux de mémoire de la Shoah en France.
A la fin de l’année 1940, des dizaines de milliers de Juifs se sont retrouvé enfermés dans les camps d’internement de la zone libre puis dans ceux de la zone occupée. N’ayant aucun lien avec l’extérieur, la correspondance est le seul moyen d’être en contact avec leurs proches.
Avec le déclenchement de la « Solution finale » en 1942 et les déportations, ce fil ténu maintenu avec l’extérieur se transforme en adieux avant la déportation. Ces lettres sont composées des dernières traces laissées par les victimes à la veille de leur départ, ou même parfois écrites depuis les wagons les dirigeant « vers l’Est ». Envoyées depuis les camps d’internement, depuis Drancy ou jetées des trains, ces billets et cartes postales sont les derniers mots des victimes de la Shoah parvenus à ceux qu’ils aimaient.
LE MÉMORIAL
Le Mémorial rend hommage aux enfants du Vel d’Hiv. Cette salle expose sur ses murs les photos de toutes les victimes. Le fait d’être confronté à tous ces visages créé, à l’évidence, une proximité immédiate. Les victimes du Vel d’Hiv ne sont plus un recensement macabre mais une accumulation de destins brisés.
LE MUSÉE
Une archive retraçant l’histoire de la petite Aline Korenbajzer est exposée au Cercil.
Son père, Abraham, est arrêté lors de la première grande rafle de juifs en France, le 14 mai 1941, puis interné à Pithiviers. Née le 31 août 1939, Aline est arrêtée avec sa mère le 16 juillet 1942. Internée au Vel’ d’Hiv puis à Beaune-la-Rolande, elle est déportée avec sa mère le 28 août à Auschwitz-Birkenau où elle est assassinée, le jour anniversaire de ses trois ans.
ORLÉANS SOUS L’OCCUPATION
Dans le centre ancien, le public est amené sur les lieux de bombardements, des persécutions et ceux où la résistance à l’occupant s’est organisée.
Max Jacob 
Jean Zay 
INFORMATIONS PRATIQUES :
Adresse
Cercil – Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv. 45 rue du Bourdon Blanc, 45000 Orléans
Horaires
Du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 17h.
Mardi nocturne jusqu’à 20h.
Dimanche de 14h à 18h.
Fermé le samedi
Tarifs
Visite du musée-mémorial : 4€ – Tarif réduit : 2€
Gratuité pour les moins de 18 ans
Pour les groupes à partir de 10 personnes : visite guidée : 30€
Réservation et renseignement : 02 38 42 03 91
Crédit photos : Audrey PIAO
