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UFC Paris : une soirée gravée dans l’histoire du sport français !

Samedi soir, nous étions aux premières loges pour assister à la première Fight Night de l’UFC en France, à l’Accor Hotel Arena. Une chance inouïe de voir briller les combattants français, dans une arène volcanique.

Les fans français de la première heure attendaient cette date depuis tant d’années… Une légalisation qui a mis du temps à arriver, une opinion publique parfois réfractaire à l’apparente violence d’un sport incompris, une organisation qui peinait à trouver un porte-drapeau tricolore… La date enfin annoncée, les places se sont écoulées en moins de dix minutes, battant le record de recettes aux guichets de Bercy.

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Malgré quelques absences notables comme celles des frères Lapilus (Taylor et Damien) et celle du « Lazy King », Abdoul Abdouraguimov, les fans français ont été gâtés pour l’évènement : les combattants tricolores ont répondu présents avec ce 5 sur 5 !

Benoit Saint Denis ouvre le bal par TKO

Premier français de la carte préliminaire, Benoit Saint Denis a assuré le spectacle face à Gabriel Miranda, ceinture noire de JJB et nouveau venu dans l’organisation américaine. Face à l’expert en soumission, BSD a fait parler son pied-poing (une multitude de coups de coude retournés) sans trembler malgré avoir été un peu déstabilisé par l’ambiance hallucinante de Bercy : «  La première minute, je n’étais pas vraiment dedans. J’étais un peu perdu, comme dans un jeu vidéo. Ça gueulait tellement dans tous les sens que je me suis fait absorber par la foule. Le premier takedown, je ne tombe pas d’habitude donc je me suis réveillé. Après, le corps a réagi. On se prépare pendant des mois ». Après un premier round disputé, BSD trouve la faille et s’impose par TKO au 2ème round.

Une victoire qui intervient… une semaine après son mariage : « c’était dur car j’ai profité des vins de ma régions durant mon mariage. Je suis heureux d’être devant vous, mais la semaine dernière, c’était incroyable ». Avec le mode « god of war » activé (son surnom), Benoît a mis la pression au Brésilien avec une vilaine blessure à l’orteil : « je me suis fait opérer mais ça n’a pas tenu. Ça a lâché aujourd’hui et je savais que j’avais quinze minutes à tenir, j’étais prêt à ça pour être devant la foule française ». 

Farès Ziam n’a pas tremblé

Un temps agent libre, Farès a fait son retour dans l’octogone face à Michal Figlak, combattant polonais n’ayant jamais connu la défaite en carrière (8-0). Le lyonnais a montré l’étendue de sa technique pour l’emporter. Dominant en phase de striking, Farès a pris son temps pour s’adapter au style de Figlak et a été impressionnant en phase de lutte, amenant le polonais au sol plusieurs fois. S’il n’a pas réussi à finaliser son opposant, Farès Ziam signe une troisième victoire à l’UFC en s’imposant par décision unanime.

Nassourdine Imavov, l’étoile montante du MMA français

Marvin Vettori (numéro 3 de la catégorie) avait refusé de l’affronter comme d’autres membres du top 10. Preuve en est que le membre du MMA Factory fait figure d’épouvantail de la catégorie. Difficile de trouver un adversaire pour Nassourdine, contraint d’accepter ce combat contre Joaquin Buckley, loin derrière lui dans la hiérarchie mais sur la pente ascendante.

Le combat s’annonçait électrique suite aux provocations de Buckley, l’Américain. D’ordinaire calme et souriant, Imavov avait promis une guerre. Poussé par ses fans, Imavov a dominé Buckley dans tous les compartiments du combat. Debout, Nassourdine profitait de son allonge et de sa technique pour surpasser son opposant. Tenace, Buckley résistait, même sur les tentatives d’étranglements arrière bien verrouillées du Français. Imavov chambrait tout en contrôlant le dernier round, sans prendre de risques démesurés et en encaissant un coup de genou de son vis-à-vis. Buckley mettait toute sa force à chaque frappe, frustré de ne pas faire mouche.

Remportant la victoire par décision, Nassourdine Imavov a rendu hommage à la ténacité de Buckley : « je voulais terminer le combat mais mon adversaire a été un guerrier jusqu’au bout ». Le français lorgne désormais sur Paulo Costa, vainqueur de Luke Rockhold à l’UFC 278.

Ciryl Gane l’emporte au terme d’un combat épique

« On s’attendait à ça, et c’est ce qu’on était venu chercher. Quand je suis tombé, j’ai regardé Fernand (Lopez, son entraîneur), il m’a dit maintenant, tu y es ». Toucher sans se faire toucher, c’est le plan de combat habituel de Ciryl. On le comprend d’autant plus qu’il évolue dans une catégorie où les bras arrières des combattants sont souvent des bombes. Rester loin de la distance de frappe de Taï Tuivasa, comme face à Derrick Lewis et Rozenstruick, c’était le mot d’ordre pour le Français. Hors-norme, Gane bouge comme un danseur, sans prétention de sa part. « Je n’ai pas trop de confiance, je sais qu’il peut m’éteindre en un coup » rappelait-il après le combat. Ciryl touchait plusieurs fois et nettement Tuivasa, mais ce dernier se montrait plus robuste et plus explosif que Lewis. Capable d’enchaîner 4 ou 5 grosses frappes sur plusieurs pas, Bam Bam cueillait le français et lui assenait le premier knock-down de sa carrière.

Une perte de repères rapide, une déconnexion où Ciryl est en mode survie. « Je suis revenu comme un guerrier. Les français ont vibré, il faut retenir la victoire ». Ciryl Gane est humain, il peut être envoyé au sol. L’incroyable partie de l’histoire qu’il a écrite samedi est qu’il peut aussi récupérer et encaisser les plus gros frappeurs de la catégorie. Dans un 3ème round où les deux combattants se rendent coups pour coups, où Tuivasa encaisse un high-kick venu de l’enfer, Gane réussit à mettre hors d’état de nuire l’Australien, dépassé par l’accumulation des coups.

Evitant les lowkicks surpuissants de son adversaire, gardant son sang-froid même après avoir été touché, Ciryl Gane a montré qu’au-delà du technicien qui bouge comme un lightweight, il peut aussi partir à la guerre…et la gagner.

L’histoire se termine donc parfaitement bien et  « Bon Gamin »  remerciait le public : « c’était indescriptible. Je ne le fais pas seulement pour moi, je le fais aussi pour le public. Après l’UFC Londres, j’étais jaloux mais maintenant, je ne le suis plus. Merci infiniment à tous les fans qui étaient là ce soir. Vous étiez énormément nombreux devant vos télés aussi, je sais qu’il y avait plus de 200 000 personnes inscrites aux pré-ventes». Après une soirée comme celle-ci, Gane recevait les félicitations de Francis Ngannou et du boss, Dana White. « Il fallait un porte-drapeau. C’est ce que l’UFC voulait » rappelait le poids-lourd, tout sourire en salle de presse. La suite ? « Il y a francis, Stipe (Miocic), Jon Jones. On ne sait pas. Anyone, anywhere, comme on le dit depuis le début ! »

5 sur 5 côté français, Whittaker assure face à Vettori

Dans un combat très serré, William Gomis s’est également imposé à la décision pour sa première apparition dans l’UFC. Suite au désistement de Taylor Lapilus, le combat de Gomis a fait office de remplacement de dernière minute puisqu’il devait combattre sur la carte d’ARES. Une opportunité qu’il a su saisir, malgré une dernière minute très rude pour lui. Prisonnier d’une clé de bras de Jarno Errens, Gomis n’a pas tapé : «on est à Paris, plutôt mourir qu’abandonner » racontait le français qui prévoit d’être champion de l’UFC à 28 ans. « Il faut croire en ses rêves, on s’approche de la ceinture, ça fait du bien. Même le champion de la catégorie featherweight ne me fait pas peur (Alexander Volkanovski, ndlr) ». Aussi, du respect, que du respect envers son adversaire du soir: « on est adversaire dans la cage, pas dans la vie. Pourquoi avoir de la haine ? ».

Seule déception de la soirée côté francophone, la défaite de Charles Jourdain face à l’anglais Nathaniel Wood dans un combat très technique qui a ouvert la carte principale.

En co-main event, la salle est restée bruyante pour le combat entre Robert Whittaker et Marvin Vettori. L’Italien, conspué par une salle acquise à la cause de l’Australien Whittaker, n’a pas réussi à dicter son rythme. Il a fallu un round d’observation à Whittaker pour prendre la mesure de son adversaire et pour distribuer les coups, tout en restant loin des projections en lutte de Vettori. Hormis le champion Adesanya à deux reprises, personne n’a réussi à vaincre Robert Whittaker en huit ans. Roi sans couronne, il s’impose comme l’homme à abattre pour Nassourdine Imavov avant d’aller chercher la ceinture.

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