Les jeunes amants : un film au-delà des conventions, en salles le 2 Février
Résumé : Shauna, 70 ans, libre et indépendante, a mis sa vie amoureuse de côté. Elle est cependant troublée par la présence de Pierre, cet homme de 45 ans qu’elle avait tout juste croisé, des années plus tôt. Et contre toute attente, Pierre ne voit pas en elle “une femme d’un certain âge”, mais une femme, désirable, qu’il n’a pas peur d’aimer. A ceci près que Pierre est marié et père de famille.
Si dès la lecture du titre, les jeunes amants respire et rappelle les amoureux des bancs publics, c’est dans la douleur que sa réalisatrice, Carine Tardieu reprend le projet de Solveig Anspach, partie à 54 ans du cancer qu’elle évoquait dans un de ses plus films les plus reconnus, Haut les coeurs, en 1999. Trois ans plus tard, déconstruit puis recomposé, le récit très autobiographique est celui d’une relation défiant les conventions de la comédie romantique.

Souvent les hommes ont convolé avec des femmes plus jeunes au cinéma, de n’importe que James Bond en passant par Pretty Woman, sans jamais relever de commentaires. Quand la situation se renverse, c’est toute une réeducation qui s’opère, avec beaucoup de savoir-faire. Il y a un défi cinématographique à relever ici, tout autant que la question sociétale formulée par Jeanne, la femme de Pierre tombant amoureux d’une femme plus âgée que lui « mais enfin, c’est une vieille dame »

Une des grandes réussites de ces jeunes amants, c’est de laisser les spectateurs et spectatrices oublier cette ennuyeuse question pour laisser des personnages secondaires, tous formidablement écrit et interprétés, leur répéter de temps à autre, pour laisser naître chez eux une autre interrogation, bien plus pertinente : Et alors, finalement ?
En choisissant l’iconique Fanny Ardant convoquer les beaux fantômes de la nouvelle vague, Carine Tardieu confronte son film à tout un passé de romantisme dans le cinéma français, celui-là même qui osa aborder en son temps tous les sujets clivants. La différence d’âge, déjà dans Mourir d’aimer, d’André Cayatte en 1971, mais aussi l’adultère, dans La peau douce, en 1964. Fanny Ardant, ce sont des souvenirs de cinéma de François Truffaut, dès 81 avec la femme d’à côté.
Ces films-là, tous les spectateurs ne les convoqueront pas au moment de profiter d’un film profitant de la vie, malgré les contraintes que cette histoire va créer. Pierre, formidable Melvil Poupaud, prêt à tout abandonner pour profiter d’être amoureux, rappelle finalement quelque chose de simple qui aura tant de sens aujourd’hui : « pour le moment, nous respirons le même air, alors nous allons en profiter ensemble »
Vidéo de la conférence de presse : A Debray
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