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Harry Potter, le fameux sorcier

Il était une fois un jeune garçon destiné à devenir un grand sorcier. Il était une fois un best-seller tellement connu et marquant que tout le monde semblait l’avoir lu. Tout le monde ?

… Eh bien, non. Cela fait plus de vingt ans que j’échappe à l’histoire imaginée, racontée par J. K. Rowling et apprivoisée par Hollywood. Il est même possible que ce soit ces adaptations qui ne m’aient pas donné envie de découvrir les livres originaux. Je craignais d’être noyé sous les détails, de perdre le fil dans l’imagination déployée. Les fêtes de fin d’année ont donc été l’occasion de plonger dans le premier tome de cette série. J’ai donc découvert les premiers pas d’Harry à l’école des sorciers, sa rencontre avec ceux qui compteront pour lui, Ron, Hermione, Dumbledore, Rogue et « Celui dont on ne dit pas le nom ».
Et je reviens de ce premier voyage à Poudlard enchanté.

Une brise agitait les haies bien taillées de Privet Drive. La rue était propre et silencieuse sous le ciel d’encre. Jamais on n’aurait imaginé que ces événements extraordinaires puissent se dérouler dans un tel endroit. Harry Potter se retourna sous ses couvertures sans se réveiller. Sa petite main se referma sur la lettre posée à côté de lui et il continua de dormir sans savoir qu’il était un être exceptionnel, sans savoir non plus que dans quelques heures, il serait réveillé par les cris de Mrs Dursley qui ouvrirait la porte pour sortir les bouteilles de lait et que pendant des semaines, il serait piqué et pincé par son cousin Dudley… Il ne savait pas davantage qu’en ce moment même, des gens s’étaient rassemblés en secret dans tout le pays et qu’ils levaient leur verre en murmurant :  » À la santé de Harry Potter. Le survivant! »

Ayant en tête les adaptations sur grand écran, je me suis donc embarqué dans cette lecture qui s’est avérée surprenante, passionnante, drôle et particulièrement sensible. Très vite, je fus pris par le rythme de l’histoire. J. K. Rowling installe tout un univers d’une grande richesse et le révèle progressivement, ne noyant jamais son lectorat sous les détails. Cette exploration se fait à travers les yeux d’un enfant qui est précédé par sa réputation et qui détient un grand pouvoir. Mais personne n’a vraiment en tête l’intensité de ce pouvoir. Ce mystère qui se dessine de chapitre en chapitre aliment le cœur du suspense. Le premier tome de cette série expose sans jamais éventer les secrets. L’autrice donne le rôle d’observateur au lecteur et cet aspect participatif est tout à fait réussi. Elle prend le temps d’aborder certains personnages et enchaîne les coups d’éclat. On ne découvre pas Harry tout de suite, ni les figures tutélaires qui marqueront toute la série. Le temps de rencontre se charge de beaucoup d’émotions, du rire ou de la crainte, ce qui ajoute en force dans l’imaginaire du lecteur.

À l’image des contes et récits plus anciens pour la jeunesse, J. K. Rowling ne se prive pas de traiter de tous les sentiments que ce soit la haine, la tristesse ou l’amitié. Ces émotions sont tellement bien ancrées qu’elles donnent du corps au combat mené contre Voldemort. Celui-ci justement est également un enjeu de pouvoir par la peur qu’il inspire. Le roman, par bribes, pointe ceux qui se résignent à avoir peur, en se soumettant à ce terrible sorcier ou en pensant que prononcer son nom suffise à installer le Mal. Cela démontre à quel point les personnages sont creusés et leur confrontation renforcée. L’autrice place son histoire sur la rencontre, difficile ou pas, des êtres plus que sur son imaginaire. Celui-ci soutient la narration et n’écrase jamais l’intensité du récit.


Harry Potter à l’école des sorciers, traduit par Jean-François Ménard, Folio Junior.

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Julien Leclerc

Insatiable curieux avec un blog littéraire Le Tourneur de pages (c'est le premier lien ci-dessous)

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