LectureCulture

« L’aveuglement » de José Saramago, un livre d’actualité


Un homme devient soudainement aveugle. C’est le début d’une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays. Mis en quarantaine, privés de tout repère, les hordes d’aveugles tentent de survivre à n’importe quel prix. Seule une femme n’a pas été frappée par la « blancheur lumineuse ». Saura-t-elle les guider hors de ces ténèbres désertées par l’humanité ?

Lors de notre premier confinement en 2020, j’ai cherché naturellement des romans qui pouvaient parler de situations similaires à celle que nous vivions. En en parlant autour de moi, deux amies m’ont envoyé ce roman, qui ont du coup retenu mon attention.

L’aveuglement est le roman le plus captivant qu’il m’ait été donné de lire depuis longtemps mais aussi celui que j’ai refermé avec le plus grand soulagement. Son atmosphère oppressante et nauséabonde, rien que d’y penser j’en ai la chair de poule !
Une épidémie de cécité très contagieuse s’abat sur les hommes qui au fur et à mesure de leur contamination sont parqués dans un asile gardé par l’armée. Là les aveugles livrés à eux-mêmes découvrent l’enfer. Au manque de nourriture et à la saleté repoussante s’ajoutent la violence de l’armée et celle d’un groupe d’aveugles qui rançonnent, violentent et avilissent leurs compagnons de misère.
Les assaillants comme les victimes, femmes et hommes sans noms, sont les représentants anonymes de toute la société « le monde tout entier est ici ». Et si tous ont peur et certains voient dans leur malheur une punition de Dieu, les femmes s’avèrent plus courageuses et combatives que les hommes. D’ailleurs la seule personne épargnée par la cécité est une femme qui va se battre pour les aveugles victimes.

« Je pense que nous ne sommes pas devenus aveugles, je pense que nous étions aveugles, Des aveugles qui voient, Des aveugles qui, voyant, ne voient pas. »

Science-fiction et Prix Nobel peuvent cohabiter et même faire bon ménage. L’auteur de ce roman, José Saramago, prix Nobel de littérature en 1998 (et seul auteur portugais à avoir eu cet honneur), utilise une syntaxe vraiment particulière, avec des virgules à répétitions et des phrases qui n’en finissent pas… nous laissant essoufflés et éberlués !


Paru chez Points, 366 pages, 7,80 euros

Afficher plus

celine

Passionnée de littérature depuis toujours, j'ai la particularité de lire de tout et tout le temps.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page