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Juste avant la réouverture des salles de cinéma, les exploitants orléanais se préparent : un point sur la situation aux Carmes.

Depuis l’annonce du gouvernement de la réouverture des salles de cinéma le 19 Mai prochain, les cinéphiles trépignent. Du côté des exploitants, après une si longue attente, le défi est de taille pour répondre aux attentes en reprenant le fil de leur activité. Pour le cinéma des Carmes, Myriam Djebbour a répondu à nos questions dans un entretien enregistré le vendredi 7 Mai.

Une fois le pouls pris, force est de constater que derrière le soulagement, c’est une nouvelle épreuve qui attend les équipes : «C’est très réjouissant et on se mobilise à marche forcée, le délai qu’on nous a laissé pour l’ouverture est assez court finalement, toute la profession se mobilise, que ce soir en exploitation ou en distribution » pour une situation inédite dans l’Histoire de l’industrie cinématographique, une fermeture aussi longue et discontinue, digne d’un temps de guerre.

Un chantier apparaît ainsi comme un épouvantail, la programmation à venir des nombreux films en deuil de sortie pendant toute la période de clôture des salles, pour lesquels les distributeurs n’ont pas pu ou voulu chercher une diffusion sur les plateformes de vod. À l’image par exemple de Comment je suis devenu super-héros, de Douglas Attal, programmé au départ en salles pour le 12 Mai, maintenant programmé pour une sortie sur Netflix le 9 Juillet. « C’est plutôt une bonne nouvelle de se dire que les distributeurs ont privilégié les sorties en salles, ont attendu, les ventes de films sur les plateformes, c’était vraiment pour des raisons économiques. Dans l’exploitation, ce n’est pas possible, on ne peut rien faire d’autre que de vendre des dvds, on n’a pas d’autres activités possibles. Les distributeurs avaient eux la possibilité de vendre un ou deux films pour faire de la trésorerie, ils n’ont pas vendu les plus gros films, en conservant les autres pour les salles de cinéma »

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Comment je suis devenu super-héros (D Attal, 2020)

Les tractations en coulisses en disent long sur le choc encaissé à tous les étages de la filière, en plein questionnement pendant qu’outre Atlantique certaines plateformes de distribution, comme HBO Max ont déjà tenté des sorties mixes entre les salles et leurs serveurs. En France, la chronologie des médias préservent les structures existantes et empêchent une restructuration aussi lourde de sens, dans des cultures où voir des films en salles reste une activité culturelle à part : « On est encore dans la culture du film qui sort en cinéma comme quelque chose d’optimum. Pour un réalisateur, c’est magique, c’est une consécration » appuie Myriam Djebbour, rappelant l’idée que pour les spectateurs la crise a confirmé l’attachement aux rituels des files d’attente et des sièges (rouges) molletonnés.

En attendant qu’ils retrouvent des cinéphiles impatients, concrètement, les aménagements sont nombreux à mettre en place pour respecter les jauges maximales. « On a 4 salles aux Carmes, on est à 35% d’occupation des salles, plus un couvre-feu » avec cependant le souvenir amer du mois de Décembre, où la décision des autorités de ne pas déjà rouvrir les salles n’avait pas été bien comprise « là, curieusement, on va nous permettre d’ouvrir, j’imagine très bien qu’au 19 Mai on ne sera pas au taux de contamination dans lequel on devait être au mois de Décembre, et ça c’est un peu ubuesque à observer » témoigne t-elle, « il y avait des contraintes énormes pour ouvrir au mois de Décembre, et on n’a pas pu, et ça ça a été un vrai crève-cœur » alors qu’aucun foyer de contamination n’avait été localisé, déjà, dans une salle de spectacle.

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Un message de soutien qui vient d’avoir une réponse

Passé le souvenir de ce qui reste considéré comme une injustice, il reste à favoriser l’accueil des spectateurs, en leur rappelant la bonne mesure pour être à la hauteur de l’événement. « On est plutôt contents d’ouvrir au 19 Mai, mais dans une situation fragile, on est encore dans une société où les hôpitaux sont saturés et des gens meurent encore du Covid. On va faire très attention pour que les gens se sentent en sécurité dans nos salles et soient en sécurité, donc ça va être des distanciations, des jauges de spectateurs, du gel hydroalcoolique… Tout cela on l’a à l’esprit » On compte également sur le fait que pour parmi les prochains spectateurs, des retraités seront vaccinés, avec au moins une injection de vaccin. Pour les autres, il est rappelé qu’il faudra garder le masque en salle, arriver sans empressement, de bonne humeur et sans stress : comme le dit Myriam Djebbour « on est des professionnels de l’accueil du public, on s’occupe du reste » Et là ce n’est pas du cinéma.

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