Hommage à Jean-Louis Derenne
Jean-Louis Derenne, président d’Ô jazz nous a quitté le 11 juillet dernier. Ce samedi, un ultime « Samedi du jazz » aura lieu à la Scène Nationale pour lui rendre hommage, autour de Jean Christophe Briant au piano, Stéphane Decolly à a basse et Bertrand Hurault à la batterie .
Qui mieux que ses amis d’ Ô jazz pour évoquer ce grand monsieur ? Nous vous laissons ici leurs mots, que l’on retrouve sur le site de l’association, pour dresser le portrait de ce passionné.
« Il aimait les big bands, ces groupes obligatoirement rigoureux parce que collectifs qui trouvent dans la compréhension du partenaire la puissance de l’ensemble, mais qui offrent aussi aux solistes une chance formidable de s’épanouir librement. La puissance donnée par le collectif l’attirait, le jeu de relations qui se créait dans un grand ensemble, les dialogues entre instruments, les réponses des cuivres aux percussions, l’intéressaient au plus haut point. Surtout lorsqu’il s’agissait de construire du beau, de l’élégant, du raffiné.
Mais il aimait aussi ces envolées que donnent parfois les soufflants ou les pianistes, ces montées pleines d’énergie à la Miles Davis ou à la Coltrane, ces grands moments très personnels, presque solitaires, où le musicien nous entraîne au-dessus du reste, au-dessus des petits compromis, des à-peu-près, des revirements et des médiocrités. Ces moments pleins de vérité qui vont chercher, aux limites de la transe, une substantifique moelle qui nourrissait son esprit demandeur. Du léger, du fluide, de l’aérien.
Il aimait mettre en relation. Ceux qui font la musique et ceux qui l’écoutent, mais pas seulement. Il aimait prendre part au concert du monde, n’hésitant pas à faire entendre sa voix là où il sentait que sa partition serait juste. Dans cette grande cacophonie, il apportait un son clair, déterminé, à la fois posé et virulent. Désolé que parfois la symphonie déraille, que des fausses notes magistrales nous entraînent vers la chute. Il devenait alors militant, joignant sa force à celle de groupes constitués pour avoir une chance d’influer sur les décisions, de retrouver l’harmonie. Du hargneux, du combatif, du virulent. Comme aurait dit Audiard.
Parce que sa musique avait aussi une composante pleine d’humour. Il adorait celle des mots, des mots qui expriment comme ceux qui se moquent, les mots qui jouent avec la réalité, qui la décrivent mais aussi la révèlent, les mots qui traduisent l’esprit. Les mots qui font rire et qui en même temps stimulent la pensée, les mots intelligents comme les mots détournés. Il les alignait avec brio et les lisait avec délectation.
Ces derniers temps, il partait dans la nature observer les oiseaux. Pour leur liberté, pour leur beauté, pour leur chant qui exprime tant de choses qui lui correspondaient. Il appréciait Chaval, mais il aimait les oiseaux, même s’il n’aimait pas les cons, surtout en troupeaux.
Cher Jean-Louis, j’aimais bien quand tu nous donnais le la pour voler avec toi »
Bernard et tous tes ami.e.s d’Ô Jazz
Blog Ôjazz : http://www.ojazz.fr/blog/
Crédit photo : Patrice Delatouche
Samedi 21 décembre 15h − Hall
Gratuit
Durée 1h environ
Bonjour,
Merci de rappeler cette date du 21 décembre qui rendra, au théâtre, hommage à mon ami Jean-Louis Derenne.
Mais est-ce au-dessus de vos forces que de créditer cette photo ?
Vous aurez compris que j’en suis l’auteur et j’en suis à la fois fier et ému.
Cordialement
Patrice Delatouche
Photographe auteur.
Après retour sur votre site, je remarque qu’elle est juste en dessous de la dite photo ; étonnamment je ne l’ai pas mentionnée lors de la rédaction, l’affectif je présume .
Action involontaire de ma part qui est corrigée de suite . Merci
Bonjour
Veuillez m’excuser , je ne comprend pas comment j’ai pu passer à coté de la mention de votre nom sous la photo originale ! Je ne l’ai pas vu au moment de la rédaction .
Pourtant sensible à cela car j’ai à coeur de respecter le travail des photographes, le coté affectif de la publication sans doute .
L’erreur est réparée , avec mes excuses .
Aurélie