Le centre de secours de Dauphine dans le 16ème arrondissement de Paris compte 50 sapeurs-pompiers qui se relaient nuit et jour. Pendant 24h nous avons suivi le CCH Nicolas, sapeurs-pompiers volontaire à Orléans qui a rejoint la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, l’élite des soldats du feu.
Leur devise « sauver ou périr ». 8608 soldats de l’armée de terre sont engagés dans cette unité d’élite. Elle intervient sur le territoire de l’agglomération parisienne, dans Paris et ses trois départements limitrophes (« petite couronne ») : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne. Elle assure également la protection de la base spatiale de Kourou , en Guyane Française, et de la base d’essais de missiles de la DGA, à Biscarosse.
Ce n’est pas moins de 1 339 561 appels décrochés et qualifiés, 498161 interventions, soit 1 365 intervention par jours pour ces soldats prêts à risquer leur vie pour venir en aide à la population.
7h30, prise de garde. Le premier rassemblement de la journée : la troupe est alignée sur deux rangs devant le chef de garde, qui distribue les consignes et les fonctions de chacun. Chaque groupe part ensuite vérifier l’équipement de son véhicule d’affectation. Nicolas, le Caporal Chef est pompier de Paris depuis neuf ans et demi, est pour les prochaines 24 heures, le responsable de la planification et de la gestion des activités du personnel sur un VSAV de la caserne ; le véhicule de secours et d’assistance aux victimes « le deuxième départ » jusqu’à 20 heures.
Sous la direction du chef de garde, les pompiers s’exercent et orchestrent les manoeuvres du scénario du jour : l’alerte est donnée pour un incendie dans un appartement situé au 4ème étage et d’un signalement d’une victime. Gros déploiement de moyens de lutte contre l’incendie et de moyens de secours. Les pompiers s’équipent et l’un d’eux saisit une échelle afin d’accéder à « l’appartement » par la terrasse. Erwan joue la victime, se fait encorder et descend jusqu’à ce que deux pompiers le réceptionnent et s’assurent de son état.
Aurélien saisit une lance et envoie l’eau pour éteindre l’incendie, mais, pas le temps pour le Caporal Chef Nicolas d’assister à la fin de l’exercice, la sirène retentit, ils reçoivent les ordres de départ du poste de veille opérationnelle, son équipe doit intervenir dans un collège, une jeune fille est victime d’un malaise. Arrivés sur les lieux, ils se dirigent vers l’infirmerie. L’heure de la récréation ayant sonné, les élèves s’agitent autour des pompiers. Nicolas fait un bilan secouriste, afin de donner un maximum d’informations à un médecin qu’il a au bout du fil et de prendre ensemble une décision ; son état nécessite qu’elle soit transportée aux urgences de l’hôpital de Neuilly-courbevoie. « On vit dans l’extraordinaire des gens, pour nous chaque intervention devient banale alors que pour les gens le fait d’avoir un accident de circulation, de voiture ou une personne qui va glisser du trottoir et se casser la jambe, elle va voir les pompiers et pour elle se sera extraordinaire. Pour nous c’est une intervention que l’on a l’habitude de faire, pas forcément dans le même contexte mais le fait d’avoir quelqu’un qui s’est cassé la jambe, on l’a déjà fait, mais effectivement pour cette personne, 10 ans après, elle se rappellera toujours de ce jour-là, où elle s’est cassé la jambe et que les pompiers sont venus la récupérer ». Nous explique-t-il.
De retour à la caserne, Nicolas se dirige vers le poste de veille opérationnelle afin de rentrer sur l’ordinateur les rapports d’interventions.
En ce début d’après-midi, c’est assez calme, une nouvelle manœuvre de secourisme se prépare. Entre chaque intervention, le sport vient s’ajouter ainsi que le nettoyage de la caserne. C’est carré chez les sapeurs-pompiers de Paris.
Le soleil se couche sur la caserne. Réveils à minuit et trois heures du matin ; plusieurs interventions se sont enchaînées : De l’agression d’un homme d’une quarantaine d’années sur les Champs-Elysées, en passant par un adolescent qui s’est ouvert la main, un accident de la route, et un incident dans une boîte de nuit, la nuit fût courte pour les trois sapeurs-pompiers. L’heure est aux derniers rapports pour le CCH Nicolas. L’intervention qui l’a le plus marqué remonte à l’année 2016. « Un feu d’appartement s’était déclaré, et, juste avant que l’on nous envoie sur les lieux, on nous contacte par radio pour nous informer qu’il y avait une victime à l’intérieur. Sur les lieux, la porte était bloquée. La victime à l’intérieur était inconsciente, ça nous a demandé beaucoup d’efforts pour nous introduire dans l’appartement, la personne était effectivement inconsciente mais nous avons pu arriver à temps et lui sauver la vie ». Nous raconte t’il. À quelques heures de la relève, le CCH Nicolas et Erwan vont terminer leur garde, quant à Victor, il enchaînera sa 72ème heure.
Reportage réalisé par Audrey Rodrigues.
