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Retour sur la seconde journée du festival « Les Invizibles »

Le festival de Cinéma « Les Invizibles » offrait, Samedi dernier au Pathé Place de Loire, une compétition relevée de courts métrages. En première partie, deux moyens métrages complètement différents étaient projetés.

« Frères Ennemis » de Yacine Balah

Premier film de la journée, Frères Ennemis de Yacine Balah nous plonge dans l’histoire personnelle du père du réalisateur. Reprenant un pan obscur de l’histoire de france et de la guerre d’Algérie, Balah offre une vraie proposition de Cinéma tout en livrant un témoignage poignant sur son histoire familiale. Un film à la violence frontale, une violence visuelle comme une violence idéologique, une violence des rapports humains.

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« Mon père faisait partie du FLN (le front de Libération National, créé en 1954 pendant la guerre d’Algérie). Ma mère était fille de harki. Les diners étaient animés! » partageait Yacine Balah. D’une anecdote à table racontée par son père il y a plus de 10 ans, le jeune réalisateur qui nourrissait alors des envies de Cinéma se met en tête de raconter l’histoire de son père. Du moins, une partie. « A l’époque, il ne parlait pas de tout cela. Mes questions restaient sans réponses. Puis, il a commencé à me raconter quelques bribes de sa période au FLN. Dès lors, j’ai eu besoin de raconter cette histoire ». Cette partie sombre de l’Histoire de France et de sa famille devient alors une obsession pour Yacine Balah.

Tourné en 4 jours, à 30 kilomètres d’Orléans pour 40 000 euros (financé pour une part par Ciclic et le CNC), le court-métrage reçoit un superbe accueil à l’étranger mais un peu moins en France, pays où l’Histoire de la guerre d’Algérie est encore si sensible. « On a reçu un bon accueil en France, mais pas autant qu’on l’espérait. Il a fallu parfois dialoguer avec les spectateurs quand on l’a présenté, notamment à Paris » soulignait le réalisateur.

Une histoire très personnelle qui l’obsède encore et qu’il ne pourra mettre de côté qu’ « une fois le long métrage terminé. Je suis en plaine phase d’écriture, j’ai besoin de développer ce projet pour le boucler totalement ».

« Sans issues » de Julian Naceri et Melvyn Bourret, avec Julian Naceri et Samy Naceri

Seconde belle surprise de l’après-midi avec ce court métrage de Julian Naceri et Melvyn Bourret. Un film à la narration relativement convenue pour mieux tordre les clichés et surprendre les spectateurs. Encore une nouvelle proposition de cinéma, au découpage dynamique et aux bobines attachantes. Un film qui sombre rapidement dans la noirceur à l’image de son personnage principal. Julian Naceri et Melvyn Bourret ont beaucoup de choses à dire à travers ce court-métrage riche en thématiques, bien plus que les apparents clichés dont ils se jouent à merveille.

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Personne dans la salle ne peut prétendre avoir vu venir la fin ! Une réussite pour deux réalisateurs qui ne se connaissaient que depuis 6 mois au moment du tournage. « On avait envie de parler d’une autre souffrance qui existe dans les quartiers, pas uniquement celle qu’on nous sert de façon clichée »

Les deux jeunes metteurs en scène racontent ainsi l’élaboration d’un film fait de bric et de broc, pour 5000 euros: « On a tout fait nous même, jusqu’à l’étalonnage. Melvyn avait un peu de matos, on a emprunté la caméra de mon cousin qui est dans le métier. Nous étions une équipe technique de 20 personnes à laquelle il faut ajouter les figurants, tout le monde est venu bénévolement ».

Evidemment, Julian Naceri a répondu aux questions concernant le travail avec son père, Samy, qu’on ne présente plus : « C’était super de travailler avec lui, même si c’était dur. Il demande beaucoup mais on est super fier d’avoir fait ce projet très familial »

La compétition des 3MC : Les 3 Minutes Chrono

Le point d’orgue de la journée était sans doute la compétition des 3 minutes chrono, courts-métrages à la thématique libre mais dont la durée était imposée à .. 3 minutes chrono.

On retiendra des films aux thématiques actuelles, tantôt drôle, tantôt choquant, tous très intéressants. Le Jury l’avait justement souligné: « Vous avez osé, et c’est bien là le plus important. Vous n’êtes pas restés au stade de la réflexion, vous avez créé ».

On retiendra, de notre côté, « Invisible », « Electrique », « Le bon rôle » et « Tunisie 2045 ».

Le palmarès de la compétition

Prix du meilleur scénario : « Un bug » de Guillaume Courty

Prix du Jury : « Invisible » d’Alexia Hanicotte

Prix du public : « Le Bon rôle » de Julien Carpentier

Mention spéciale pour « Tunisie 2045 » de Ted Hardy-Carnac

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