Interview de Natalia Shilovskikh
Passionnée de dessin dès son plus jeune âge, Natalia vit sur Orléans depuis presque 5 ans. En plus de son métier de photographe, elle sillonne tous les jours le centre-ville à la recherche de nouvelles idées. Son objectif pour 2019 : réaliser un dessin par jour sur la ville d’Orléans. Interview.
Bonjour Natalia ! Tout d’abord peux-tu te présenter aux lecteurs de Pour Info à Orléans ?
Je m’appelle Natalia, j’ai 29 ans , j’habite en France depuis 2013 et à Orléans depuis 2014. Je suis photographe professionnelle depuis 2012 et j’ai fait l’école des beaux-arts et de l’architecture en Russie.
A quel âge as-tu commencé le dessin ? Tu as pris des cours?
J’ai commencé le dessin à l’âge de 3 ans et c’est rapidement devenu une passion. Pendant toute mon enfance je dessinais et à l’âge de 7 ans j’ai décidé de prendre des cours. Pour moi le dessin c’est le meilleur moyen d’enregistrer le quotidien. Les photos ça file, c’est quelque chose que l’on regarde plus tard. Le dessin on le regarde tout de suite.
Au niveau de mon parcours, je me suis préparée pendant 3 ans pour les études supérieures, et j’ai fait 4 ans à l’école d’architecture.
Quels sont les thèmes que tu aimes aborder dans tes dessins ?
Au-delà des portraits que j’aime bien faire, ce que je préfère c’est tout ce qui tourne autour du quotidien, que ce soit le paysage urbain, l’architecture, les gens, les passants… Pour moi, c’est vraiment ce qu’il y a de plus poétique. J’essaye de voir la beauté dans les choses simples de la vie de tous les jours.
J’adore également dessiner la nuit, avec les paysages, les couleurs claires sur le fond noir.
Comment t’es venue l’idée de faire un dessin par jour sur la ville d’Orléans ?
C’est un challenge que j’ai décidé de me lancer depuis le 1er janvier. En 2018, j’ai beaucoup travaillé dans les photos, dans les dessins pour les clients, mais j’ai très peu dessiné pour moi. J’ai senti que je commençais à perdre mes acquis, et pour avancer je me suis dis qu’il fallait que je me remette à dessiner chaque jour.
L’idée, pour Orléans, c’est de faire des dessins de la vie quotidienne. Je ne choisis pas les sujets en avance, cela vient par intuition, c’est beaucoup de feeling. Je sais qu’il faut que je dessine quelque chose, du coup je sors dehors et je cherche des endroits à dessiner. Plus je dessine plus j’ai d’inspiration.
J’ai la chance qu’Orléans soit une très belle ville : il y a beaucoup de couleurs, de détails, d’architecture. Il y a une bonne ambiance, beaucoup d’endroits pour dessiner.
Combien de temps, en moyenne, mets-tu pour réaliser ce genre de choses ?
Entre 3 minutes et 3 heures. Les dessins les plus rapides sont les personnes que j’ai en face de moi.
Les plus longs, 3 heures donc, ce sont en général les paysages urbains, architectures, avec plusieurs perspectives.
Arrives-tu à vivre de ta passion ?
Aujourd’hui je vis de la photographie, mais pas du dessin. Cela reste avant tout une passion que j’exerce au quotidien. C’est comme le sport, il faut s’entraîner chaque jour pour être performant.
Un conseil pour nos lecteurs qui hésitent à se lancer dans le dessin ?
Il faut OSER. Faites-le. Commencez à dessiner n’importe quoi, même si vous pensez que vous n’y arriverez pas, lancez-vous. Faites le pour vous. Dans toutes les pauses de votre journée : quand vous prenez le train, au café, au bar… Vous pouvez dessiner sur tout et n’importe quoi : des bouts de papiers, des tickets de bus par exemple.
Quels sont tes futurs projets ?
J’aimerai bien un jour écrire des livres poétiques avec des dessins. La partie principale du livre serait constituée de dessin et l’histoire tournerait autour de la vie au quotidien.
Peu importe où je suis, j’aime bien noter des phrases que j’entends tous les jours ou qui me marquent sur mes dessins.
Un petit mot pour conclure ?
Le dessin c’est une partie de notre expression. Il faut que tout le monde se mette à dessiner. Tout le monde PEUT dessiner. J’aimerai que beaucoup de gens se rendent compte de leur talent, de leurs capacités, cela pourrait changer le monde en quelques sortes.
Si tout le monde se met à dessiner, on n’aura plus le temps de faire la guerre ! (rire)
Natalia & Orléans …
Le premier mot qui te vient à l’esprit ?
Ce ne sont pas des mots qui viennent à l’esprit quand on me parle d’Orléans, mais ce sont des images. La place du Martroi ensoleillée en été avec un manège qui tourne, les enfants qui jouent dans l’eau de la fontaine, les cafés remplis de gens avec leurs lunettes de soleil…
Un endroit préféré pour dessiner ?
Le meilleur endroit pour dessiner c’est un endroit où on a jamais dessiné. Tout ce qui est neuf est toujours plus curieux pour notre esprit. En dessinant on découvre à nouveau.
Un restaurant préféré ?
J’aime bien les restaurants « à la maison » et « mon homme qui cuisine ». Ce sont pour moi les meilleurs restaurants, mais attention, c’est sur invitation et les places sont très limitées. 😛
Un monument préféré ?
J’aime les monuments qui sont cachés. Par exemple le mur de la chapelle Saint-Jacques dans le jardin de l’hôtel Groslot ou un petit puits sur la petite place Saint-Pierre Empont.
Ton meilleur souvenir ici ?
Tous les souvenirs sont forcément bons pour moi, sinon c’est quelque chose que l’on oublie et ce n’est donc pas un souvenir. Si je remonte un peu en arrière, je dirai que ce sont toujours les rencontres avec les gens qui deviennent les souvenirs les plus chaleureux.
L’activité (hors dessin) que tu préfères faire ?
Faire des photos, faire une promenade en vélo, faire un pique-nique au bord de la Loire. Je ne suis pas une très bonne cliente pour les commerces, mes activités préférées sont gratuites !
Ton lieu préféré pour le shopping ?
J’aime bien les friperies, ça permet de trouver quelque chose qui n’existe plus, quelque chose d’unique. Pas de look « tout prêt » pour ressembler à mille autres personnes dans la rue.
J’ai une amie qui sait faire des super look à partir de vêtements de la friperie ! Il faut du talent pour ça !
Natalia
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