Orléans: une ville, un projet: C’est moi pas ma jupe
Depuis quelques semaines, vous n’avez pas pu échapper à ces photos représentant des jeunes filles en jupe aux regards déterminés.
Si vous êtes curieux, vous avez vite découvert qu’il s’agit du projet participatif » C’est moi, pas ma jupe », dont le blog a été cofondé par un Orléanais d’adoption.
© FB C’est moi pas ma jupe
Intriguée, je décidais de le rencontrer, afin d’en savoir un peu plus sur lui, son blog et le projet qu’il mène.
Peux-tu te présenter Florian?
Je suis technicien d’image et du son à l’Université d’Orléans. J’ai 23 ans, je viens de Carcassonne et je suis venu à Orléans dans le cadre de mon travail.
Comment t’es venu l’idée de ce projet?
Le projet est parti d’un constat suite à un débat auquel a assisté Valentine (la co-fondatrice du projet): les hommes et les femmes considéraient que la tenue portées par les jeunes filles/jeunes femmes pouvait porter à confusion ou faire passer un message sur leurs intentions.
Avec Valentine, nous avons trouvé cela choquant que des filles trouvent cette pensée juste: c’est aberrant, car le fait d’être harcelée ou agressée peut toucher toutes les femmes.
Quel est ce projet « C’est moi pas ma jupe? »
Suite à ce débat, nous avons décider de faire quelque chose: Valentine est passionnée de photographie et de mon coté, j’ai des notions d’image, nous nous sommes donc unis pour monter un projet à deux, mais qui resterait participatif.
L’idée était de prendre et de recevoir le maximum de photos d’hommes et de femmes se mettant en scène pour faire passer le message suivant: ma tenue n’est pas le reflet de ce que je suis! et j’ai le droit de m’habiller comme je le souhaite.
Avez-vous eu beaucoup de retours?
Nous avons eu des retours d’associations qui nous soutiennent, de média tels que MadmoiZelle.com ou Causette le Mag et de femmes qui ont déjà été agressées ou n’en sont pas passées loin.
Beaucoup de femmes ont tenu à me remercier, du fait d’être un homme et de porter ce projet, mais personnellement je n’ai aucun mérite: nous avons eu l’idée à deux, mais le projet s’est développé grâce aux retours photos et aux commentaires que nous avons eu.
Nous avons également eu quelques retours négatifs, surtout des remarques critiquant nos lieux de shootings comme pas assez « mal famé », mais pour moi, les personnes n’ont pas compris l’idée du projet: en effet, nous ne sommes pas là pour photographier des femmes sur lesquelles les hommes vont baver!
L’idée n’est pas de cibler les agresseurs mais de cibler ceux qui culpabilise les jeunes filles/femmes.
Quel avenir pour « C’est moi pas ma jupe »?
A moyen terme, nous aimerions organiser une exposition avec les photos que l’on nous a envoyé ou que nous avons prises: vous pouvez d’ailleurs participer à ce projet par le biais de Kiss Kiss Bank Bank.
Et puis, j’ai une amie aux États-Unis qui pourrait prochainement prendre des clichés en rapport avec notre projet. En effet, les gens sont beaucoup plus sensibilisés sur le sujet là-bas, surtout dans les universités.
Le mot de la fin?
« « La Liberté c’est le respect des droits de chacun ; l’ordre c’est le respect des droits de tous » Marbeau
Si vous souhaitez participer ou soutenir « C’est moi pas ma jupe », n’hésitez pas à vous rendre sur la page FB ou sur leur Blog
Un grand merci à Florian pour cet interview et au BBP pour nous avoir accueilli 🙂
Photos © FB C’est moi pas ma jupe