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Retour sur un début de semaine pas comme les autres

Depuis vendredi, les lycéens sont entrés dans une forme de révolte rarement vue. Partout en France et particulièrement à Orléans et dans sa métropole ou même dans des établissements plus éloignés, les heurts entre force de l’ordre et jeunes se multiplient occasionnant dégâts et perturbations mais surtout peur et incompréhension.

Dégradations, départ d’incendies, voitures retournées, gaz lacrymogène, charges et riposte au lanceur de balle de défense (arme de riposte qui a remplacé le flashball depuis deux ans dans l’arsenal policier), la violence est montée d’un cran chaque jour un peu plus jusqu’au drame de ce matin et ce jeune grièvement blessé à qui nous souhaitons prompt rétablissement.

Mais tous ces affrontements ont des conséquences aussi pour les personnels des établissements concernés et ceux qui vivent les événements de l’intérieur. Un professeur du lycée Jacques Monod témoigne ainsi de sa sidération : « Nous sommes abasourdis par la violence exercée par une poignée d’adolescents, qui mettent en danger les élèves et les personnels, et qui cassent du matériel ». C’est le même sentiment qui anime Cyril, étudiant à Benjamin Franklin : « Je suis choqué de la tournure des événements, ça ne devait être à la base que de simples manifestations. J’ai aussi était très marqué par une femme en pleurs devant sa voiture retournée impuissante face à cela et je suis dans l’incompréhension totale de ce qui se passe dans la tête des casseurs, c’est impressionnant une telle stupidité ».

Mais d’où viennent les casseurs ?

La question commence à se poser dans et autour des lycées. Car les jeunes différencient les vrais manifestants et les casseurs condamnés par tous. « Je pense qu’une immense majorité des gens sont contre la violence. Je pense (sur la totalité des élèves de mon lycée) qu’une grosse majorité n’est pas réellement au courant des revendications. Pour ceux qui sont dans les rues une grosse moitié est là pour « suivre » le mouvement, et sur le reste ça se divise entre ceux qui veulent vraiment manifester pacifiquement et ceux qui sont la pour casser sans raison…  » note Cyril. « Nous ne savons même pas si ce sont nos élèves qui sont en cause ou plutôt des éléments extérieurs » ajoute le professeur de Monod. Effectivement, des témoignages et plusieurs sources, font état de jeunes qui seraient extérieurs aux établissements concernés.

Ainsi, devant le lycée abraysien, il s’agirait plus de casseurs « venus discréditer le mouvement » selon un lycéen que de vrais « bloqueurs » revendiquant contre ParcoursSup. « Ils ne revendiquent rien : pas de pancarte, pas de slogan… Il s’agit juste de perturber et de casser. Les élèves subissent la situation et voudraient un retour au calme » observe le professeur que nous avons pu interroger. Un professeur qui salue le travail de l’équipe enseignante dans un contexte pas facile. « Nous venons tous les jours avec la ferme intention de faire cours à ceux qui sont présents et qui se soucient des examens de fin d’année. Nous sommes les premiers touchés par la perte de postes au lycée avec la réforme, mais ce n’est pas ainsi qu’il faut manifester notre désaccord » affirme t-il avant d’ajouter « Notre chef d’établissement a tout fait pour mettre les élèves en sécurité. Les personnels sont fatigués car ils sont sur le pont tous les matins pour tout remettre en ordre« .

Avoir du courage pour aller au lycée et faire comme on peut. Au 21ème siècle. En France. Et tout le monde doit faire face. Et Cyril précise qu’il n’a « pas particulierement peur en allant au lycée » comme si le courage devait surpasser. Avoir du courage pour aller au lycée et éviter la casse. Au 21ème siècle. En France…

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Dans l’équipe de PIAO, nous avons toujours prôné le dialogue constructif avec nos lecteurs, nos partenaires, les orléanais en général et nous pouvons que réitérer notre souhait de dialogue.

Les événements actuels ne nous laissent ni insensibles ni indifférents et nous tenions à rappeler à ceux qui prennent une part active ou passive à tous les mouvements, que vous vous exposez à des débordements qui peuvent être dramatiques, comme le rappel le triste événement d’aujourd’hui. Prenez soin de vous 😘

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